En 1536, la ville ouvre déjà des bras protecteurs à Calvin et par la suite à des dizaines de milliers de réfugiés protestants, ainsi qu’à Voltaire en 1755.

Jean-Jacques Rousseau, citoyen genevois, propose dans son Contrat Social de 1762 d’intervenir non seulement sur les effets, mais aussi sur les causes d’un conflit.
Mais le réel précurseur de l’esprit de Genève est Jean-Jacques Sellon. Philanthrope et pacifiste, cet homme politique milite contre l’esclavage et la peine de mort et crée la Société de la paix en 1830.

L’horreur de la bataille de Solferino de 1859 émeut l’homme d’affaire suisse, Henry Dunant, qui en 1863 fonde le Comité international de secours aux militaires blessés, devenu le Comité international de la Croix Rouge CICR, en 1876. Dunant est aussi l’initiateur de la première Convention de Genève pour l’amélioration du sort des militaires blessés en 1864. Ce texte, ainsi que les quatre Conventions de Genève de 1949, reste la base du droit humanitaire international actuel.

En 1872, Gustave Moynier, co-fondateur et président du Comité de la Croix-Rouge, lance l’idée d’une Cour internationale de justice.
En 1868, la Genevoise Marie Goegg-Pouchoulin fonde la première Association internationale des femmes. Le but étant la paix et la promotion de la femme dans ses droits humains, civils et politiques.

La ville des négociations internationales

Cet esprit de Genève débouche sur un dialogue diplomatico-humanitaire lors de négociations internationales. En 1871, en raison de sa neutralité, la ville héberge le premier arbitrage international de l’ère moderne : l’affaire de l’Alabama opposant les Etats-Unis au Royaume-Uni pour leur implication avec les Sudistes dans la guerre de sécession.

En 1919, Genève est chosie comme siège de la Société des Nations qui s’installe dans le Palais Wilson au bord du lac, puis au Palais des Nations en 1936. Quand les Nations Unies s’envolent pour New York, Genève accueille en 1946 l’Office européen des Nations Unies, devenu l’Office des Nations Unies (ONUG) en 1966. Il est depuis le centre de diplomatie multilatérale le plus actif au monde.

Né en même temps que la SDN, le Bureau international du travail lui survivra, en instaurant une première dans l’histoire humaine : des négociations tripartites entre Etats, employeurs et travailleurs.

En 1954, les Accords de Genève, premier sommet international après 1945, mettent fin à la guerre entre la France et le Vietnam du Nord et ouvrent ainsi le volet de la décolonisation. D’autres sommets suivront et notamment la réunion Reagan-Gorbatchev en 1985 qui marque la fin de la guerre froide.

En 1977, l’Association pour la prévention de la torture (APT) créée par le banquier privé Jean Jacques Gautier joue un rôle central dans la Convention contre la torture. Parallèlement, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) naît à Genève en 1986.

En 2001, l’Appel de Genève, initié par l’ex-députée genevoise Elisabeth Reusse-Decrey adapte les Conventions de Genève pour les conflits armés non étatiques impliquant des groupes rebelles.

Un long engagement pour la paix

En 2003, l’Initiative de Genève, ou Accords de Genève, est un plan de paix alternatif entre Israël et la Palestine signé par des représentants de la société civile des deux peuples, mais non reconnue officiellement par les Etats concernés.

Toujours en 2003, le gouvernement suisse accueille la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) des Nations Unis, la deuxième phase ayant lieu à Tunis en 2005. La préparation, le déroulement et le suivi du SMSI préfigure une nouvelle gouvernance mondiale : les Etats ont associé des représentants de la société civile (ONG) et de l’économie aux négociations.

Le 7 juin 2006, une Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement signée par 42 pays s’attaque aux trafics illicites d’armes légères, identifiés comme obstacles majeurs au développement humain.

Egalement en 2006, la ville se dote d’une Maison de la Paix à visée politique. Elle regroupe sous un même toit le Centre de politique de sécurité (GCSP), le Centre international de déminage humanitaire (GICHD) et le Centre de contrôle des forces armées (DCAF).

Cette Maison de la paix doit aussi abriter un pôle académique, soit l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), né de la future fusion de l’Institut universitaire d’études du développement(IUED) et de l’Institut universitaire de hautes études internationales (HEI) en vue de former des experts en relations internationales dès 2008.

Plusieurs prix Nobel de la Paix ont récompensé des Genevois ou institutions sises à Genève.

  • Henry Dunant en 1901.
  • Les politiciens Elie Ducommun et Albert Gobat en 1902 pour leur engagement en faveur de la paix, notamment avec la Convention de La Haye pour le règlement pacifique des différends.
  • Le Comité international de la Croix-Rouge en 1917, 1944 et 1963.
  • L’office international Nansen pour les réfugiés en 1938. - Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en 1954 et 1981.
  • Le Bureau international du travail en 1969.

Et pour sa lutte contre les mines anti-personnelles, Elisabeth Reusse-Decrey, était sélectionnée pour le prix Nobel de la Paix 1000 femmes de 2005.

Une forte concentration d’organisations internationales

Si New York est le centre politique des Nations Unies, Genève en est le centre humanitaire. Aujourd’hui, le Palais des Nations abrite 8000 conférences par an et fait de Genève le premier centre de conférences diplomatiques du monde. Parmi 22 organisations internationales, beaucoup traitent de droits humains, économiques et sociaux :

° la Conférence sur le commerce et le développement (CNUCED)

° l’Organisation mondiale de la santé (OMS),

° l’organisation météorologique mondiale (OMM),

° l’Organisation internationale de travail (OIT),

° le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR),

° la Conférence du désarmement (CD),

° l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)

° l’Organisation mondiale des migrations (OMM).

Sans oublier la singulière Organisation mondiale du commerce (OMC). Des centaines d’ONG internationales ont également leur siège à Genève ou une représentation dans la région et interviennent dans les négociations mondiales. En tout 35 000 fonctionnaires internationaux et quelques 2400 employés d’ONG travaillent dans la "Genève globale".

Portée par cette longue tradition humanitaire, Genève s’impose aussi en tant que capitale des droits humains. Ces derniers gagnent du terrain sur les fronts des Nations Unies avec le développement et la sécurité.

Au cœur de Genève, le Palais Wilson, ancien bâtiment de la Société des Nations, abrite depuis 1993 le Haut-Commissariat aux droits de l’homme. L’ancienne Commission des droits de l’homme tenait séance six semaines au Palais des Nations. Le Conseil des droits de l’homme, qui lui succède, a un fonctionnement permanent. Il est né d’une initiative suisse soutenue par la conseillère fédérale genevoise Micheline Calmy-Rey.


Liens Genève internationale - droits humains, droits civils, politiques et économiques, sociaux et culturels

Ville de Genève

L’Etat de Genève

Institut universitaire de hautes études internationales

Institut universitaire d’études en développement

Centre universitaire de droit international humanitaire

Commission fédérale contre le racisme

Office des Nations Unies à Genève

Haut Commissariat des Nations Unies des réfugiés

Agence des Nations Unies pour les réfugiés

Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies

Département fédéral des Affaires étrangères

The Briefing Book on International Organizations in Geneva

Organisation internationale du travail OIT

Organisation mondiale de la propriété intellectuelle OMPI

Organisation mondiale de la santé OMS

Organisation mondiale du commerce OMC

Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA ONUSIDA

Programme mondial relatif à la mondialisation, la libéralisation des échanges et le développement humain durable CNUCED-PNUD

Relief Web

Service de liaison de l’ONU avec les ONG

Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes SIPC

Agence de coopération et d’information pour le commerce international ACICI

Bureau international du textile et de l’habillement BITH

Comité international de la Croix-Rouge

Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge FISCR

Organisation internationale pour les migrations OIM

Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme

Projet des sociétés décrhirées par la guerre WSP

L’appel de Genève

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Fondation pour Genève

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