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"Après le mondial de football, le Brésil reste encore un peu sous les feux des projecteurs. Le sixième sommet annuel des Brics s’ouvre ce mardi à Fortaleza, dans le nord-est du pays. Au cours de cette rencontre, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud tenteront, entre autres, de mettre en place des institutions financières communes

Le principal enjeu de ce sommet des cinq grands pays émergents, c’est la création d’une banque de développement et d’un fonds de réserve. Mais, les détails sur cette banque, destinée à financer des travaux d’infrastructures, sont encore assez flous.

Selon des sources du gouvernement brésilien, elle pourrait être pourvue d’un capital de 50 milliards de dollars dans les sept ans à venir. Les pays membres la financeraient à parts égales. La Russie évoque, elle, un capital initial de 10 milliards de dollars.

Incertitude également sur la ville qui accueillera le siège de l’institution. Un proche du président russe a assuré qu’elle serait basée à Shanghai, en Chine. Information démentie par l’Afrique du Sud qui espère que Johannesburg lui sera préférée.

Le fonds de réserve devrait s’élever à 100 milliards de dollars. La Chine en serait la principale contributrice. Objectif de cette institution : protéger les économies des Brics des fluctuations des marchés des changes. Elle les protègerait aussi en cas de crise de leur balance de paiement.

Avec ces deux organismes, les Brics, qui représentent plus de 40% de la population mondiale, espèrent créer un contrepoids à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international. Ils estiment y être mal représentés.
Cette rencontre vise aussi à renforcer les liens avec l’Amérique latine. L’Argentine sera en effet représentée.

Le conflit ukrainien s’invitera sûrement à ce sommet international, alors que la tension monte à la frontière. Un responsable brésilien a fait savoir qu’une mention de la crise dans les déclarations n’était pas exclue.

Sur cette question de l’Ukraine, Vladimir Poutine n’a pas été déçu par ses partenaires, qui s’étaient abstenus lors du vote d’une résolution de l’ONU contre l’annexion de la Crimée, en mars dernier. Y compris la Chine, normalement intraitable sur les questions d’intégrité territoriale. Les chefs d’Etat du Brésil, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud ont en effet un objectif commun avec Vladimir Poutine : faire contrepoids aux grandes puissances occidentales."