« Bien que la religion soit souvent exploitée, de façon cynique, pour attiser les passions, alimenter la méfiance et soutenir les cris alarmistes selon lesquels le monde fait face à un nouvelle ’guerre de religion’, le fond de la question est politique », affirme le Rapport rendu public aujourd’hui à Istanbul.

A cet égard, le Rapport pointe en premier lieu vers le conflit israélo-palestinien en tant que « symbole de ce fossé ». Aussi incriminés sont la répression de l’opposition non violente et la lenteur des réformes dans certains pays musulmans comme facteur clef de la montée de l’extrémisme.

Parmi les solutions proposées par le Groupe de haut niveau à l’origine du Rapport, figurent tout d’abord « la création d’un Haut Représentant destiné à assister le Secrétaire général à désamorcer les crises à l’intersection de la religion et de la politique ».

Le Rapport propose aussi la « rédaction d’un ’Livre blanc’ pour procéder à une analyse ’froide et objective’ du conflit israélo-palestinien, en donnant la voix aux deux parties, en analysant les succès et les échecs des initiatives de paix et en établissant clairement les conditions pour qu’elles aboutissent ».

Il appelle par ailleurs à la convocation d’une conférence sur le Processus de paix au Moyen-Orient, le plus rapidement possible, ainsi que d’une conférence régionale sur le Moyen-Orient.

Il propose enfin au niveau politique le soutien à l’expansion du pluralisme politique dans les pays musulmans.

Il appelle notamment les partis dirigeants dans le monde musulman à ouvrir un espace à la pleine participation des partis politiques non violents, qu’ils soient religieux ou séculaires, et appelle les gouvernements étrangers à être cohérents dans leur soutien au pluralisme, en respectant notamment le résultat des élections.

Parmi les autres propositions concrètes du Rapport, figurent la création de films et programmes télévisés coproduits par des groupes d’horizons divers, montrant la diversité comme une caractéristique normale de nos sociétés et la création d’un « Fonds à risque » afin de contrer les forces du marché qui encouragent les représentations sensationnalistes et les stéréotypes.

Il propose enfin la création d’un Fonds mondial pour la solidarité avec la jeunesse et la promotion d’une éducation aux droits de l’homme et au multiculturalisme parmi les jeunes.