Vérité-Action

Genève, le 09 décembre 2006

Le 10 décembre de chaque année est célébré la journée internationale pour la Déclaration des droits de l’’homme. Pourtant il y’a des pays, comme la Tunisie, où cette commémoration ne signifie rien d’’autre que la recherche à perfectionner le système de la mise sous tutelle de la société.

Signataire de nombreux instruments internationaux de protection des droits de l’’Homme, dont la Déclaration universelle des droits de l’’Homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Tunisie viole de manière délibérée et systématique les devoirs qui lui incombent en vertu de ces instruments.

Dans le cadre de sa commémoration annuelle de cet évènement, et sous le thème « agir pour la sauvegarde des libertés en Tunisie », Vérité-Action dénonce les atteintes à toutes les formes de liberté qui s’exerce aujourd’hui en Tunisie.

Au niveau des libertés d’’expression, la situation stagne. Les tractations contre les opposants ne s’’arrêtent pas. Dr. Moncef Marzouki, Président du Congrès pour la république subit des persécutions de toutes sortes depuis son retour au pays. Le but étant de le museler. Des centaines de prisonniers d’’opinion restent derrière les barreaux dans des conditions inhumaines et continuent à contester cette injustice en se livrant aux grèves de la faim. En 2006, nous avons pu constater, également, la détermination des autorités à poursuivre leur politique de mise sous contrôle administratif et de surveillance continu de nombreux ex-prisonniers politiques.

La liberté de fonder des associations, des partis politiques, d’’organiser des réunions et des manifestations est strictement interdite voire réprimée quand il s’’agit de dissidents. Depuis le début de l’’année 2006, les composantes de la société civile subissent les tracasseries des autorités policières. Le Conseil national des libertés, assiégé et interdit d’’accès au mois de novembre. Des avocats, des étudiants, des familles de prisonniers d’’opinion, des personnalités politiques, des représentants d’’ONGs ou partis politiques et mêmes des jeunes chômeurs, subissent sans cesse les agressions, le harcèlement et les arrestations à la moindre revendication ou protestation.

Le droit du citoyen à exercer ses libertés fondamentales est bafoué. Ainsi, malgré le discours officiel élogieux à propos des acquis de la femme tunisienne, le pouvoir en place continue à harceler un nombre important des femmes tunisiennes pour leur action militante en faveur des Droits de l’’homme, pour leur mode d’’habillement ou simplement pour se venger de leurs époux ou proches souvent prisonniers d’’opinion ou réfugiés politiques à l’’étranger.

Vérité-Action solidaire avec les composantes de la société civile tunisienne et le mouvement du 18 octobre à l’occasion de leur célébration du 58e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’’homme sous le thème : « le droit à la liberté d’association », appelle à :

* La libération des grévistes de la faim et tous les prisonniers politiques et d’opinion

* Promulguer une loi d’amnistie générale et rétablir à chacun ses droits aux soins, au travail et au déplacement à l’intérieur du pays comme à l’étranger.

* Mettre fin instamment aux pressions et attaques contre les défenseurs des droits de l’homme et les militantes et militants de la société civile, et leur permettre de mener à bien leurs activités sans interférence ni menace.

* Garantir la liberté d’association, de réunion, d’expression et d’opinion

* Garantir le respect des traités internationaux et des conventions auxquels la Tunisie est partie.

Le comité de Vérité-Action