Casablanca, jeudi 21 décembre 2006, 16h

COMMUNIQUE

Nous soussignés, journalistes de l’hebdomadaire Nichane, avons été notifiés d’une décision du premier ministre marocain datée du 20 décembre 2006, et fondée sur l’article 66 du code de la presse, selon les termes de laquelle : « à compter de la date de cette décision, l’hebdomadaire Nichane est interdit de diffusion sur la voie publique à l’échelle du territoire national ». Nous comprenons par cette formulation que Nichane est définitivement interdit de diffusion et donc de parution. Or, l’article 66 du code de la presse ne donne en aucun cas au Premier ministre le pouvoir d’interdire définitivement un titre de presse. Selon cet article, « le premier ministre (... peut) interdire la diffusion sur la voie publique de toute publication contraire à la moralité publique ». Que le numéro de Nichane sur les « blagues » marocaines, soit « contraire à la morale publique », c’est à la justice de le déclarer, et un procès est en cours à ce propos. Mais considérer que le magazine Nichane est, à chaque numéro et par essence, potentiellement « contraire à la morale publique » est un précédent aussi dangereux qu’illégal, qui menace la profession journalistique dans son ensemble. Par conséquent, nous dénonçons cette mesure administrative arbitraire et attentatoire à la liberté de la presse, et réclamons son annulation.
Nichane